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2019 : le second souffle de Carmat

par Etienne Henri
prothèse carmat

Vous le savez maintenant, après avoir suscité un enthousiasme bien compréhensible chez les médecins, patients et autres investisseurs, les équipes travaillant sur les cœurs artificiels se sont par la suite heurtées au principe de réalité.

Réaliser une prothèse cardiaque n’est pas chose aussi aisée qu’une prothèse du genou ou de hanche. En cas de défaillance d’une prothèse articulaire, le malheureux patient risque l’alitement ou une mauvaise chute, tandis que le bon fonctionnement d’un cœur artificiel est une question de vie ou de mort.

La R&D médicale doit faire avec l’état de l’art des capacités industrielles, les contraintes règlementaires, et les questions d’éthique : pas étonnant que nombre d’entreprises aient jeté l’éponge malgré l’énorme potentiel de ce genre de produits.

La course à l’élaboration d’un cœur artificiel n’est pas un sprint, c’est un marathon que seuls les plus infatigables et résilientes des startups peuvent gagner. Et, comme nous l’avons vu hier, certaines d’entre elles se trouvent en Europe.

Parmi elles, la société Carmat fait figure de modèle. Après plusieurs mois compliqués, l’entreprise voit les bonnes nouvelles s’accumuler depuis cet été.

Reprise bienvenue des essais cliniques

Carmat a reçu en août l’autorisation de reprendre la deuxième partie de ses essais cliniques au Danemark. Ce feu vert permet d’espérer l’obtention du marquage CE, sésame nécessaire à tous les dispositifs médicaux pour pouvoir être commercialisés en Europe, dès l’année prochaine.

La semaine dernière, l’entreprise a fait savoir que la Food and Drug Administration (FDA) l’autorisait à mener des premiers essais aux Etats-Unis. Le marché de la santé nord-américain est notoirement impénétrable pour les medtechs et les biotechs européennes : protectionnisme économique et paranoïa normative rendent les exportations quasi-impossibles pour nos jeunes pousses. Nombre d’entre elles ne cherchent d’ailleurs même pas à commercialiser leurs produits outre-Atlantique tant les chances de succès sont minces.

Ce feu vert de la FDA, couplé à un soutien de l’Association américaine de chirurgie thoracique (AATS), doublera quasiment le marché potentiel de Carmat qui pourra espérer, en cas d’homologation, proposer ses dispositifs aux 327 millions d’Américains en plus des 513 millions d’Européens en attente de greffe.

L’opportunité boursière de la décennie ?

Si Carmat parvient à régler les derniers problèmes de son cœur artificiel, il ne fait nul doute que l’entreprise sera promise à un avenir radieux.

Cela signifie-t-il pour autant qu’elle représente une opportunité pour les investisseurs ? A mon avis, oui.

Si vous êtes un lecteur de longue date, vous savez que j’évite comme la peste les biotechs, et plus particulièrement celles qui viennent de s’introduire en Bourse. D’une part parce que le secteur est notoirement risqué avec son lot de faillites, d’autre part parce que lors d’une IPO, l’acheteur particulier – intervenant disposant du moins d’information dans la transaction d’achat-vente – a toutes les chances de « se faire plumer ».

Carmat est tout le contraire de cela : côté business, son cœur artificiel a déjà permis des miracles. Qu’il soit utilisé comme implant définitif ou comme appareil-relai en attente de greffe ne change rien à son potentiel commercial inouï.

Enfin, au niveau boursier, l’action stagne depuis dix-huit mois entre 20 € et 30 €. Elle a déjà connu son pic d’euphorie en 2011, lorsqu’elle a dépassé les 170 €, et les mains faibles se sont depuis bien longtemps séparées de leurs titres.

actions carmat bourse

L’action Carmat, désormais abordable, est prête pour un décollage. 

Nous sommes donc, au sens propre, face à une opportunité qui ne se trouve qu’une fois tous les dix ans. Il n’était pas question, en 2010, de participer à l’IPO et d’être les « pigeons » chargés de garantir aux primo-investisseurs une plus-value. Nous laissons volontiers aux autres ce rôle des plus dangereux. Pas question, également, d’investir entre 2011 et 2014 à des cours stratosphériques sur des simples promesses alors que l’entreprise n’avait toujours pas son marquage CE.

En revanche, depuis 2018, les cours ont atteint leur plancher. Les spéculateurs ont fait leurs paris, certains ont gagné et beaucoup ont perdu. Il ne reste désormais plus que les investisseurs sérieux et l’action s’échange aujourd’hui à un prix cohérent par rapport à sa valeur intrinsèque. Dans l’attente de l’obtention du marquage CE, il est normal que le cours de l’action stagne.

Avec une valorisation boursière qui oscille autour des 200 M€, le titre n’est pas cher par rapport au potentiel colossal du marché des prothèses cardiaques. Avec l’arrivée des bonnes nouvelles, le timing est idéal pour entrer sur le dossier.

En achetant aujourd’hui des actions Carmat (FR0010907956 – ALCAR), vous êtes en position de force par rapport aux acheteurs crédules de la première heure qui ont déjà essuyé de lourdes pertes. Lassés d’attendre, ils cèdent aujourd’hui leurs titres sous les 20 €. Ils vous laissent ainsi la possibilité de vous constituer une ligne dans votre portefeuille à bas prix et d’engranger des plus-values colossales si les essais cliniques tiennent leurs promesses !

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