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All-in sur Netflix !

par Ray Blanco

Si l’on en croit les gros titres, on pourrait penser que les jours de Netflix (US64110L1061 – NFLX) sont comptés. Voici quelques morceaux choisis…

The Wraps : « Netflix a perdu 17 Mds$ de capitalisation au cours des dernières 24 heures ».

The Verge : « Netflix perd des séries adulées, des abonnés et de la confiance ».

MarketWatch : « Le président de Netflix, Reed Hastings, n’a peut-être pas identifié pourquoi les chiffres des abonnés ont plongé, aux Etats-Unis ».

Et c’est la même chose dans tous les principaux médias. [Même nos collègues de La Bourse au Quotidien en sont avec un article intitulé Netflix saison 2, la chute !]

Et bien entendu, le troupeau s’empresse – tels les moutons de Panurge – de se débarrasser des actions NFLX, lesquelles ont plongé de 12 % au cours des deux derniers jours.

graphe chute netflix boursse

Voici pourquoi c’est une GROSSE erreur. 

Le contenu est roi

Il y a des années, Netflix a créé un tout nouveau paysage pour les médias numériques. Depuis que l’entreprise a évolué du service de livraison de DVD au streaming de contenus vidéo, la société Netflix a offert une belle marge de progression à ses actionnaires.

Regardez ce graphique sur dix ans :

graphe netflix 10 ans bourse

Mais Netflix savait qu’un jour elle deviendrait un service de streaming parmi tant d’autres.

Et c’est la raison pour laquelle la société recommence déjà à évoluer, en secret. D’ailleurs, NBCUniversal et Disney (qui possède désormais Fox et Hulu) devraient faire attention.

Les vrais chiffres montrent que les gens dévorent les contenus originaux de Netflix.

Lorsque les choses se calmeront, sur le front de la guerre du streaming, Netflix sera toujours roi. Mais, effectivement, ce ne sera plus une société de streaming. Ce sera un studio cinématographique disposant du meilleur service de streaming à la ronde.

Pourquoi ?

Parce que le contenu est roi.

J’adore The Office, comme la plupart des gens, mais je n’ai pas perdu le sommeil lorsque NBC l’a retiré de Netflix. Je me suis tranquillisé en regardant quelques épisodes de Stranger Things, tout en sachant que NBC avait dû débourser 500 M$ pour racheter un contenu qui lui appartenait.

Et NBC n’est pas la seule société qui doit débourser énormément pour reprendre le contenu que certaines personnes diffusent en streaming, en arrière-plan, alors qu’elle met les mains dans le cambouis ou passe à la caisse.

En attendant, les vrais chiffres montrent que les gens dévorent les contenus originaux de Netflix.

En début de mois, le New York Post a fait la remarque suivante : « Dead to Me a été vu par 30 millions de spectateurs, sur Netflix. »

Slate : « 105 millions d’abonnés ont regardé un épisode d’Orange Is the New Black. »

Stranger Things Saison 3 a été regardé par 40 millions de spectateurs depuis le 4 juillet, selon TVLine.com.

netflix twitter

[40,7 millions de foyers abonnés ont regardé le programme, depuis son lancement le 4 juillet, soit plus que tout autre film ou série lors des premiers jours de son lancement. Et 18,2 millions d’entre eux ont déjà regardé l’intégralité de la saison.]

Et comment s’en sortent, comparativement, les grandes chaînes qui tentent désespérément de lutter contre l’influence de Netflix ? Eh bien, ce n’est pas brillant.

La série la plus regardée de CBS, The Big Bang Theory, a été regardée, en moyenne, par 12,7 millions de spectateurs.

Grey’s Anatomy, d’ABC, génère environ 8,13 millions de spectateurs, en moyenne. Les séries les plus regardées de NBC et Fox, Sunday Night Football (NBC) et Thursday Night Football (Fox), génèrent en moyenne 19,7 et 14,3 millions de spectateurs, respectivement.

Netflix est de toute évidence plébiscité par les spectateurs. 

De la guerre du streaming à la guerre des studios

Comme je l’ai indiqué plus haut, Netflix va remporter la guerre grâce aux fantastiques contenus originaux que les gens continuent de regarder, et malgré une baisse de ses abonnements ce trimestre.

Mais, secrètement, Netflix évolue vers le statut de grand producteur de cinéma, et ouvre des studios dans le monde entier au moment où je rédige ces lignes.

Cela signifie davantage de contenus originaux taillés sur mesure pour des marchés spécifiques, ce qui représente une importante protection vis-à-vis des concurrents.

Netflix a acheté son premier studio de production en 2018, à Albuquerque, au Nouveau Mexique. Depuis, elle a annoncé de nouveaux projets de studios à Brooklyn, New York, Toronto, en Inde, à Madrid et beaucoup d’autres à venir.

Netflix, qui est maître dans le domaine des contenus et dispose des ressources lui permettant de racheter les plus grands studios de Hollywood (sans parler d’embaucher les meilleurs talents quand c’est nécessaire), possède la recette pour réussir de manière inégalée, à l’avenir, dans le nouveau paysage des médias.

La société Netflix est bien partie pour devenir un parfait exemple d’intégration verticale, dans le secteur des médias.

Dans dix ans, les gens qui possèdent des actions NFLX en ce moment disposeront d’une fortune grâce à cette société incroyablement innovante.

La seule chose qui doit vous faire peur, en ce qui concerne Netflix, c’est de rater l’occasion de réaliser les gains à venir.

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