[Alzheimer, Parkinson… Les maladies neurodégénératives sont à l’origine d’une crise sanitaire qui ne dit pas son nom. Moins médiatiques que le COVID-19, elles n’en restent pas moins beaucoup plus dévastatrices – pour les malades comme leurs proches. Mais la recherche avance. Les biotechs planchent dur sur le sujet. Mais elles doivent d’abord résoudre deux problèmes. Et après ? Le traitement en ligne de mire. Un futur blockbuster digne du Lipitor, de l’Humira et l’Advair réunis…]
Les maladies neurodégénératives sont un vrai fléau. Les traitements disponibles sont rares, et ne font que masquer les symptômes. Selon les experts, il s’agit du « problème médical le plus ardu que l’humanité n’ait jamais tenté de résoudre ». Le COVID-19 peut aller se rhabiller…
Si la plupart de ces maladies sont intimement liées au vieillissement, d’autres facteurs doivent également être pris en compte. Des composantes génétiques, notamment. Et, dans un contexte où il est désormais plus facile de déchiffrer les gènes de l’ADN humain, il devient dès lors possible de se rendre au cœur du problème. Et ainsi identifier les causes génétiques des maladies telles qu’Alzheimer ou Parkinson.
D’abord identifier les gènes problématiques…
Les années 1990 ont été le théâtre d’une course au séquençage du génome humain sans précédent. Nous avons découvert les premiers gènes associés à Alzheimer en 1991. Il s’agit d’un variant du gène APOE, connu sous le nom d’APOE4.
Lorsqu’on est porteur de ce gène, la possibilité de contracter la maladie d’Alzheimer augmente. Toujours dans les années, 1990, nous avons également découvert des gènes liés à la maladie de Parkinson et à la SLA (sclérose latérale amyotrophique).
De nouvelles cibles vers lesquelles orienter des traitements potentiels
Mais ce n’était qu’un début. La recherche accélère. Et, ces dernières années, nous avons découvert plus de 100 gènes qui influencent la probabilité de développer une de ces maladies neurodégénératives. Ces gènes présentant un facteur de risque majeur.
Appelés « dégénogènes », ces gènes ont offert aux scientifiques de nouvelles cibles vers lesquelles orienter des traitements potentiels. Trois cibles en particulier ont été identifiées comme fortement impliquée dans la maladie d’Alzheimer.
Les voici :
- les cellules gliales. Des cellules du système immunitaire dans le cerveau ;
- les lysosomes. Des organites présents dans nos cellules cérébrales ;
- les voies qui contribuent à l’accumulation de protéines dans le cerveau, les « plaques » dans le cas de la maladie d’Alzheimer.
Pour faire simple, tout se joue dans le cerveau. Pour traiter ces problèmes, il faut donc pouvoir acheminer les médicaments là où ils sont nécessaires. Et c’est là où les choses se compliquent…
… ensuite franchir la barrière hémato-encéphalique
Même si un traitement fonctionne très bien en théorie, bon nombre d’entre eux ne fonctionnent pas dans notre cerveau.
En effet, notre cerveau et notre système nerveux central se trouvent derrière un « bouclier » appelé barrière hémato-encéphalique. Cette barrière bloque le passage de nombreuses molécules, et même de certains nutriments. Le fer et le glucose, par exemple, ne peuvent la franchir tout seuls.
Les thérapies basées sur les anticorps font partie des traitements d’Alzheimer les plus prometteurs
De manière générale, les médicaments possédant des molécules de grande taille, comme les anticorps thérapeutiques, ont vraiment beaucoup de mal à atteindre seuls le cerveau. C’est un gros problème dans la mesure où les thérapies basées sur les anticorps font partie des traitements d’Alzheimer les plus prometteurs.
Pour 1 000 anticorps expédiés dans le système sanguin d’un patient, un seul – peut-être –parvient au cerveau, là où il est nécessaire. Les biotechs planchent dur sur le sujet. Certaines, tentent notamment de développer une manière de lier une petite molécule à de grandes protéines telles que les anticorps. C’est très prometteur.
Forts de ces connaissances, nous avons plus de chances d’essayer de traiter ces horribles maladies, Alzheimer en tête, et ainsi résoudre cette énorme crise sanitaire qui ne dit pas son nom.
La voie vers le traitement est ouverte
Alors, qui trouvera le remède ? J’ai bien ma petite idée mais avec les biotechs, on n’est jamais sûr de rien. (En tout cas, la voie vers le traitement est plus ouverte que jamais.) Ce dont je suis certain, en revanche, c’est qu’il faut garder un œil sur le secteur, particulièrement sur le segment des maladies neurodégénératives.
Qui trouvera le remède ?
Comme je l’ai dit plus haut, c’est une crise sanitaire qui ne dit pas son nom. Et, clairement, l’entreprise qui réussira le tour de force de trouver une solution à ce problème devrait établir de nouveaux records. Et peut-être pulvériser ceux du Lipitor, de l’Humira et l’Advair réunis.
Pour info, ces trois blockbusters pharmaceutiques contribuent, d’une manière ou d’une autre, à lutter contre la vieillesse. A ce jour, la somme de leurs chiffres d’affaires, représente le PIB d’un pays du top 30. Elle les place directement devant le Danemark, Israël et la Grèce…