Si, en 2021, les dépenses militaires mondiales étaient déjà à la hausse, la tendance devrait accélérer en 2022. Le conflit en Ukraine pèse et bon nombre de pays européens relèvent en toute hâte leurs budgets Défense. La course à l’armement bat son plein. Les entreprises du secteur sont sur le pied de guerre. Pour l’investisseur, il y a là une vraie carte à jouer – selon que l’on cautionne ce type d’actifs ou non…
C’est assez incroyable quand on y pense. La guerre en Ukraine a démarré fin février 2022. Il y a tout juste deux mois. Et pourtant, en 2021, déjà, les dépenses militaires mondiales étaient sur la pente ascendante, en hausse de +0,7 %, à 2 113 Mds$.
Un peu partout en Europe, les gouvernements relèvent à la hâte leurs budgets Défense
Bien sûr, la Russie se préparait déjà au conflit armé avec lequel nous devons tous composer aujourd’hui. Mais il n’y a pas que cela… Les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et le Royaume-Uni ont aussi joué sur les chiffres cités plus haut.
Maintenant que la guerre est là, en Europe, cette tendance va certainement s’accélérer. A l’heure actuelle, ce conflit en Ukraine terrifie beaucoup de nations européennes, et il semblerait que nous soyons désormais face à une situation semblable à celle de la guerre froide.
La course à l’armement bat son plein. Les entreprises du secteur sont sur le pied de guerre. Pour l’investisseur, il y a là une vraie carte à jouer – selon que l’on cautionne ou non ce type d’actifs…
Des budgets Défense en plein boom
C’est un fait, face à la situation actuelle, un peu partout en Europe, les gouvernements relèvent à la hâte les budgets consacrés à la Défense.
D’abord en Allemagne, qui a annoncé une énorme augmentation budgétaire, de plus de 100 Mds$, s’inscrivant dans son projet de faire passer son budget Défense de 1,53 % à plus de 2 % de son PIB. Mais l’Allemagne n’est qu’un exemple parmi d’autres.
La Roumanie, géographiquement proche du théâtre de guerre ukrainien, va porter le sien de 2 % à 2,5 % du PIB. En Belgique, il va passer de 0,9 % à 1,54 %. La Pologne, proche elle aussi de la zone de conflit, fait passer son budget Défense de 2,1 % à 3 %, et l’Italie de 1,41 % à 2 %. Quant à la Norvège, elle a annoncé qu’elle augmentait de 341 M$ ses dépenses liées à la Défense.
A l’extérieur de l’OTAN, la Suède fait passer son budget Défense de 1,3 % à 2 % du PIB. Il est d’ailleurs possible que des pays tels que la Suède et la Finlande rejoignent finalement l’OTAN, démarche qui semble sûrement plus populaire, désormais, considérant le contexte actuel de la sécurité en Europe.
D’autres pays, encore, indiquent qu’ils ont l’intention d’augmenter leurs budgets Défense, mais nous n’avons pas encore les chiffres définitifs. Cela dit tout cela pointe vers le même constat : les dépenses liées à la Défense vont exploser, en Europe comme ailleurs.
Le secteur de la Défense sur le pied de guerre
Et cela devrait particulièrement profiter aux entreprises américaines du secteur. Celles-là même qui fournissent en ce moment même une grande partie des équipements militaires utilisés en Europe.
Je pense par exemple à de grands acteurs américains comme Raytheon Technologies, Lockheed Martin, Northrop Grumman, General Dynamics et d’autres sociétés plus modestes telles que Textron et L3Harris.
Nous pouvons nous attendre à ce que toutes ces entreprises reçoivent des commandes de toutes sortes d’équipements. D’abord des missiles pour l’Ukraine comme des missiles Stinger anti-aériens, des lance-missiles portatifs de courte portée, des missiles Javelin, des missiles antichars – entre autres types d’équipements militaires bien évidemment.
Il a d’autres façons de « jouer » la guerre en Ukraine
Même s’il y a déjà eu bon nombre de livraisons faites en ce sens, il va aussi falloir reconstituer régulièrement les stocks des pays de l’OTAN mais aussi des Etats-Unis. Ainsi, les entreprises qui produisent ce genre de choses vont avoir beaucoup de travail dans les prochains mois. Et ce d’autant que les budgets sont loin d’être fermés. Il y aura énormément de nouvelles dépenses en perspective… et cela sera très positif pour l’ensemble du secteur.
Pour l’investisseur qui n’aurait pas froid aux yeux, il est tout à fait possible de jouer cette tendance de manière globale. Il suffit simplement, d’opter pour un ETF axé sur les entreprises du secteur de la Défense mais aussi de l’industrie spatiale. Ils ont subi le retournement de marché de ces derniers jours, mais la tendance est bien là.
Bien évidemment, il y a aussi d’autres façons de « jouer » la guerre en Ukraine. Des manières de se positionner qui posent moins de cas de conscience… Ces derniers temps, par exemple, j’ai beaucoup travaillé sur les pénuries liées au conflit. Pénuries alimentaires, pénuries de matières premières, pénuries d’énergie… Pénurie de tout. Nous aurons l’occasion d’en reparler.
1 commentaire
Toujours intéressant d’en savoir +.