Le marché du cannabis est-il dans une impasse ? On pourrait le croire. Il faut dire que le secteur, survendu actuellement, traverse un marché baissier record. Mais, certains signent plaident en faveur d’un prochain retournement… L’ETF MSOS donne de légers signes de reprise alors que les fondamentaux des entreprises du secteur se renforcent. Il ne manque plus qu’une petite étincelle – légale ? – pour mettre le feu aux poudres…
Je vous le disais début juillet, si le marché du cannabis a ralenti ces derniers mois, la filière est loin d’avoir dit son dernier mot. D’ailleurs, l’ETF MSOS donne des signes de reprise.
Une loi de légalisation – partielle ou totale – est susceptible d’intervenir avant les élections de novembre
Côté politique, les rumeurs enflent. Une loi de légalisation – partielle ou totale – est susceptible d’intervenir avant les élections de novembre. Le gouvernement Biden a d’ores et déjà fait connaître sa volonté que cela se produise. Et, le haut fonctionnaire chargé de la lutte anti-drogue (Drug Czar), à la Maison-Blanche, examine actuellement des mesures allant dans le sens d’une réforme.
Les Démocrates, qui sont majoritaires dans les deux chambres, contrôlent actuellement le Congrès. Ils veulent pouvoir rentrer dans leurs circonscriptions pour faire campagne en ayant remporté une sorte de victoire sur le terrain de la réforme du cannabis. S’ils n’y arrivent pas, les Républicains pourraient leur voler la vedette à la prochaine session…
Deux lois en cours de discussion
Bien qu’on ait l’impression que cela n’avance pas, il se passe tout de même beaucoup de chose sur le front du cannabis : des lois sur le cannabis qui rivalisent entre elles. On discute notamment d’un vote éventuel de textes de loi à part entière, ou de nouvelles lois passées sous forme d’amendements de lois de finances plus vastes.
Le Sénateur de la majorité, Chuck Schumer, semble résolu à faire voter quelque chose rapidement. Le Sénateur Wyden milite en faveur d’une adoption du SAFE Act – une loi de réforme bancaire –, avec le soutien des sénateurs Schumer et Booker.
Pour rappel, le secteur du cannabis légal n’a pas (encore) accès aux banques
Pour rappel, le secteur du cannabis légal n’a pas (encore) accès aux banques. Et, de ce fait, ne peut faire quasi que des transactions qu’en liquide. Une situation que Wyden décrit comme « des brouettes remplies de billets », susceptibles « d’attirer comme un aimant les activités criminelles ».
Il existe un autre projet de loi de réforme partielle, le Capital Lending and Investment for Marijuana Businesses (CLIMB) Act, qui circule à la Chambre et bénéficie d’un soutien dans les deux partis.
Cette loi CLIMB réformerait les activités financières du secteur du cannabis, en autorisant enfin ces entreprises à coter sur les principales places boursières, ce qui ouvrirait la voie à tout un groupe de nouveaux investisseurs jusque-là exclus.
La loi SAFE avait été intégrée à une loi sur la concurrence chinoise, mais elle a été retirée ensuite. A présent, elle est intégrée à une lois fixant le budget de la Défense.
Reste à voir ce qui va se passer.
Cannabis : quelles perspectives ?
Nous sommes clairement dans une situation où le secteur est survendu
Mais il semble de plus en plus probable qu’un vote aura lieu à un moment donné dans les prochains mois. Et si une loi est adoptée, nous pourrions assister à un puissant retournement de ces valeurs du cannabis qui traversent actuellement un marché baissier record.
Nous sommes clairement dans une situation où le secteur est survendu. Il y a une décorrélation totale entre les cours de Bourse et la situation des entreprises qui enregistrent, elles, une forte croissance et des ventes florissantes. Et ce, à mesure que les Etats légalisent l’usage de cette plante à des fins médicales ou récréatives.
Au-delà de la dimension légale au niveau fédéral, je pense que les fondamentaux vont encore se renforcer, pour les opérateurs du cannabis, à mesure que d’autres Etats légaliseront l’an prochain et au-delà, et que la progression des ventes sera un moteur pour les revenus et bénéfices d’entreprises bien positionnées. Vous me connaissez, je surveille tout cela de près, et nous aurons l’occasion d’en reparler.