Ces dernières années, le marché des cryptomonnaies a explosé. Et, rançon de la gloire oblige, on a parallèlement constaté une progression des fraudes numériques. Vols de crypto-wallets, transferts de NFT frauduleux ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres problèmes de cybersécurité. Aux Etats-Unis, la SEC s’organise…
Ces dernières années, le marché des cryptos a explosé, les fraudes aussi
Oublions un peu le contexte de sell-off actuel. Cela ne durera qu’un temps après tout. Côté cryptomonnaies, par exemple, et même si on peut avoir tendance à l’oublier ces derniers temps, le fait est que les actifs numériques et autres jetons non fongibles (« NFT ») deviennent de plus en plus populaires. Rançon de la gloire oblige, on constate parallèlement une progression des fraudes numériques et autres délits.
Ces dernières années, le marché des cryptomonnaies a explosé. Et, comme toujours, ce sont les petits investisseurs qui ont été les premiers touchés par les délits à l’œuvre dans l’écosystème. Vols de crypto-wallets, transferts de NFT frauduleux – et j’en passe – ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres problèmes de cybersécurité.
Malgré la sécurité renforcée des technologies de blockchain, la fraude numérique et les actes de piratage restent possibles via des tactiques rusées et la fraude psychologique (social engineering). Et, à mesure que cet univers se développe, le nombre de fraudes et de piratages augmente aussi…
La SEC s’organise
Face à ce constat, la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité financière des marchés américains, a décidé de renforcer ses effectifs. Et particulièrement ceux en charge d’enquêter sur les fraudes et autres délits commis dans l’univers des cryptomonnaies.
Une décision qui intervient dans la foulée des efforts déployés par cette autorité en vue de placer ce secteur dérèglementé sous contrôle fédéral.
De 2013 à 2022, la SEC a engagé près de 100 actions répressives en relation avec les cryptomonnaies
Pour y parvenir, la SEC a l’intention d’intégrer 20 enquêteurs et juristes supplémentaires au sein de l’unité crypto-actifs et cyber (Crypto Assets and Cyber Unit) qu’elle a créée en septembre 2017. Avec ces nouveaux agents, cette unité spéciale disposerait d’un effectif de 50 juristes et autres personnels.
Sa création est intervenue dans un contexte où les régulateurs ont constaté une recrudescence de nouveaux jetons numériques vendus au grand public.
La commission s’est rapidement positionnée comme principale entité gouvernementale visant à combattre la fraude sur un marché de près de 1 700 Mds$ et qui, jusqu’à présent, a pu contourner la plupart des lois fédérales de protection des consommateurs.
Selon Cornerstone Research, de 2013 à 2022, la SEC a engagé près de 100 actions répressives en relation avec les cryptomonnaies. La plupart ciblaient de nouvelles ventes de jetons numériques.
Quelques résistances à prévoir
Toutefois, les entreprises qui gèrent de grandes plateformes de trading de cryptomonnaies – comme Coinbase, FTX et Binance – s’opposent à la demande de la SEC, à savoir adopter volontairement des règles de protection des investisseurs.
Elles hésitent car, si elles s’enregistraient comme des places de marché à proprement parler, cela s’accompagnerait de toutes sortes de nouveaux coûts et d’exigences de conformité, notamment la création de règles permettant de référencer de nouveaux actifs et devant être approuvées par… la SEC.
Les choses se mettent en place
Il y aura encore de nombreux échanges à prévoir, dans un contexte où les gouvernements du monde entier envisagent de réglementer ce Far-West que constitue le marché des cryptomonnaies. Les choses se mettent en place. Un cadre se dessine. Mais rien n’est encore gravé dans le marbre. Nous aurons l’occasion de suivre tout cela de près et de revenir sur le sujet le cas échéant.