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Facebook s’offre l’interface cerveau-machine non invasive

par Edern Rio
facebook rachat CTRL-Labs

Facebook a annoncé hier qu’il rachetait CTRL-Labs pour une somme comprise entre 500 M$ et 1000 M$. Vous ne connaissez sans doute pas cette obscure entreprise new-yorkaise. Il faut dire que la startup œuvre dans un domaine qui peut nous sembler un peu déconnecté de la réalité, du registre de la science-fiction même : les interfaces cerveaux-machines. Bref, le contrôle des ordinateurs par la pensée.

L’acquisition de Facebook prouve que ces technologies ne sont pas des délires de geeks ayant trop regardé Matrix ou Ghostbusters.

Le labo qui voulait se débarrasser des claviers

CTRL-Labs est entrée dans l’arène en 2017 avec une démo bluffante : muni de simples bracelets, le patron Thomas Reardon tapait des mots sur un écran sans clavier. Par la pensée en quelque sorte. En vérité, leur dispositif parvient à capter les ondes cérébrales par l’information électrique circulant dans les nerfs du bras, donc sans avoir à implanter des puces directement sur les nerfs, ou dans le cerveau. Et cela fait toute la différence !

C’est très important. Vous vous souvenez peut-être du projet Neuralink d’Elon Musk qui vise également à connecter nos cerveaux à la machine. Pour y parvenir, il faut passer par une intervention de neurochirurgie. De quoi réfléchir à deux fois avant de sauter le pas.

Ici, pas besoin de passer sur le billard. Non, CTRL-Labs se contente de bracelets posés sur l’avant-bras. Il s’agit donc de la seule interface cerveau-machine non invasive existante à ce jour.

Ses inventeurs qualifient leur technologie de capteur d’intention. En effet, CTRL-Labs ne reproduit pas les mouvements, il capte les signaux envoyés dans les nerfs et est capable de les comprendre et d’agir en conséquence.

Le travail initial de mapping entre les ondes cérébrales et les mouvements du corps a dû être phénoménal et c’est ici que se trouve la plus-value exceptionnelle de cette startup. D’ailleurs, Amazon et Alphabet avaient investi en février dans l’entreprise qui ne valait encore que 67 M$ voici à peine deux jours.

interface CTRL-Labs

Le dispositif que CTRL-Labs s’apprêtait à commercialiser offre un contrôle plus intuitif de nos machines. Source : CTRL-Labs.

Les interfaces cerveaux-machines sont pour demain

Récapitulons donc. Facebook achète CTRL-Labs potentiellement pour 1 Md$. C’est le montant que le pouce bleu avait déboursé pour s’offrir Instagram. A quoi pourrait donc lui servir cette acquisition ? D’une part, Zuckerberg met la main sur une technologie unique qui lui donne une longueur d’avance pour les vingt années à venir. Mais surtout, d’autre part, il s’offre une interface déjà fonctionnelle (ou presque) pour la réalité virtuelle et augmentée. Aujourd’hui, Facebook renforce sa division Reality Labs d’un composant essentiel. Il est déjà considéré comme un des leaders des casques avec son Oculus.

oculus quest

Le dernier né de la gamme Oculus, la panoplie Oculus Quest. Source : Oculus.

Mais celui souffre d’un grand défaut : il ne peut pas encore se passer de manettes. L’interaction avec le monde virtuel est ainsi en quelque sorte gâchée. Il faut appuyer sur des boutons, ce qui nuit à l’immersion.

Avec la technologie CTRL-Labs, il ouvre la voie un gameplay inédit, plus naturel quasi-télépathique.

Cette acquisition pourrait ainsi faire une différence à court terme dans ce serpent de mer de la sphère vidéoludique, dont on attend l’avènement depuis vingt ans.

 

 

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