Avec ou sans Fed, le marché est quelque peu détraqué ces derniers temps. La guerre en Ukraine pèse aussi. La vigueur du dollar lamine les actifs risqués. Et, si on a les yeux braqués sur l’inflation, cela n’aide pas beaucoup, non plus… Où en sommes-nous ? A quoi nous attendre ?
Après la dernière hausse en date, les taux directeurs se situent désormais dans la fourchette de 3 %/3,25 %, soit le plus haut niveau jamais enregistré depuis 2008
Personne n’a vraiment été surpris que la Fed décide à nouveau de relever ses taux directeurs, de 75 points de base, lors de sa dernière réunion, le 21 septembre dernier. Mais, malgré tout, l’annonce de cette hausse a précipité les trois grands indices dans le rouge dès 14 heures (HNE)… Puis les marchés sont repassés dans le vert pour, finalement, clôturé dans le rouge.
Heureusement pour nous, investisseurs particuliers, ce genre de mouvements quotidiens n’a aucune espèce d’importance. Tout bien considéré, et vous le savez bien, c’est la tendance générale du marché qui importe. Et, pour l’heure, l’environnement reste rude pour les transactions. Je pense donc que, cette semaine encore, nous constaterons quelques faux mouvements, alors que tout le monde digère les dernières décisions de la Fed.
C’est un fait, le marché actuel est un peu détraqué. En ce moment, la vigueur du dollar lamine les actifs risqués, les cryptos en tête. Et, si on a les yeux braqués sur l’inflation, cela n’aide pas beaucoup, non plus… Pour l’instant, on dirait que les investisseurs attendent tous d’identifier quelques signes concrets indiquant que la Fed maîtrise l’inflation, avant de revenir sur ces marchés.
On digère la nouvelle
Si l’on regarde cette carte (« heat map ») qui reflète la performance des actions au lendemain de la Fed, il y a un peu de tout.
Il en ressort que les acteurs des semi-conducteurs ont enregistré de bonnes performances ainsi que les secteurs de la Défense et de l’aérospatiale – dont nous avions déjà parlé juste ici…
Le rebond des valeurs de la Défense est dû à la nouvelle série de menaces proférées par Poutine sur fond de conflit en Ukraine. Au cas où vous ne le sauriez pas, il a lancé un ordre de mobilisation des réservistes et sous-entendu qu’il envisagerait même de recourir à l’arme nucléaire, dans ce conflit. Cette escalade découle des pertes essuyées sur le champ de bataille et des pressions exercées pour qu’il réagisse aux sévères critiques formulées par le président Biden.
Dans son discours aux Nations unies, Biden a exhorté les dirigeants du monde à s’élever contre Poutine, en accusant la Russie de « violer de façon éhontée » la Charte des Nations unies.
Je trouve intéressant que cette nouvelle n’ait pas beaucoup ébranlé les marchés, peut-être que tout le monde se concentrait sur la réunion de la Fed à ce moment-là… Dans tous les cas, je pense que tout cela va propulser considérablement les acteurs de la Défense…
Malheureusement, voici ce que donnait cette même carte, jeudi à la clôture :
Je pense que les investisseurs n’ont pas apprécié la hausse des taux… A ce propos, regardons comment s’est passée la réunion de la Fed.
Face à l’inflation, pas le droit à l’échec
Après la dernière hausse en date, les taux directeurs se situent désormais dans la fourchette de 3 %/3,25 %, soit le plus haut niveau jamais enregistré depuis 2008.
Au cours de la réunion de la semaine dernière, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré ceci :
« Mes collègues et moi sommes fermement engagés à ramener l’inflation vers notre objectif de 2 %. »
Ensuite, lors de la session des questions/réponses, Powell a persisté et signé en déclarant :
« Nous sommes focalisés sur le fait de ramener l’inflation à 2 %. Nous n’avons pas droit à l’échec. Si nous n’y parvenions pas, ce serait ce qu’il y aurait de plus douloureux pour la population que nous servons. Alors pour l’instant, ce doit être notre objectif fondamental. »
Les investisseurs n’ont pas apprécié la hausse des taux…
Les responsables de la Fed pensent également que les taux seront plus élevés qu’auparavant et qu’ils resteront à ce niveau plus longtemps. Ils ont déclaré qu’ils considéraient que la Fed relèverait les taux à 4,4 % d’ici la fin de l’année, et à 4,6 % d’ici la fin de l’année 2023.
Powell a poursuivi ainsi :
« Si nous voulons réellement nous préparer et ouvrir la voie à une nouvelle période de très grande vigueur du marché de l’emploi, nous devons en finir avec l’inflation, et j’aimerais bien qu’il existe un moyen d’y parvenir moins douloureux. Mais il n’y en a pas. Ce que nous devons faire, c’est porter les taux jusqu’à un niveau où nous exercerons une pression baissière significative sur l’inflation. Et c’est ce que nous faisons. »