[Elle restera certainement l’une des acquisitions les plus retentissantes de l’année. Microsoft a racheté Activision-Blizzard, mettant au passage la main sur des licences de jeux vidéo ultra-populaires telles que Call of Duty et Warcraft (entre autres). Le chèque posé sur la table est colossal. Les perspectives le sont tout autant. La Bourse applaudit à tout rompre alors que la firme de Redmond se projette un peu plus dans le métavers. Le point…]
Souvenez-vous, en 2021, le « métavers » est devenu le terme technologique à la mode. Le buzzword du moment. Et ce, bien sûr, dans un contexte porteur puisque bon nombre d’entreprises, grandes et petites, cotées ou non, se sont mises à dépenser des milliards de dollars pour se positionner sur la prochaine grande bascule d’Internet. L’Internet du futur.
En un tweet et un communiqué de presse, Microsoft a retourné Internet (et la Bourse !)
Une société en particulier – le géant des réseaux sociaux Facebook – s’est même rebaptisée Meta Platforms. A cette occasion, Mark Zuckerberg a déclaré que ce nouveau nom reflétait beaucoup mieux les nouvelles velléités de son groupe. (Un peu comme Google et Alphabet en 2015.) Pour autant, je me demande malgré tout si cette démarche n’est pas aussi due à la mauvaise publicité qui a entouré l’entreprise ces dernières années.
On change de nom et on recommence ? Cela fera-t-il oublier la réputation sulfureuse du groupe ? Cela colmatera-t-il la fuite des utilisateurs ? Cela permettra-t-il de relancer la croissance de Facebook ? Wait and see…
Facebook Meta Platforms n’est d’ailleurs pas la seule entreprise qui s’efforce de capitaliser sur la popularité grandissante de la tendance du métavers. D’abord, on le sait, Nvidia, le géant des puces électroniques planche aussi sur son propre projet, l’Omniverse.
Mais, en matière de métavers, les dernières nouvelles, parmi les plus exaltantes du moment, nous viennent de Microsoft. Son rapprochement, à près de 70 Mds$, avec un mastodonte du jeu vidéo est juste en train de défrayer la chronique, à l’heure où j’écris ces lignes.
Microsoft/Activision-Blizzard : le métavers en ligne de mire
En effet, cela s’est passé hier. En un tweet et un communiqué de presse, Microsoft a retourné Internet (et la Bourse !), en annonçant son rachat d’Activision-Blizzard pour un prix qui ne laisse personne indifférent. 68,7 Mds$ ! La somme est co-los-sale ! C’est le moins que l’on puisse dire.
Cette acquisition va venir étoffer le segment « jeux vidéo » de Microsoft
Bien évidemment, sans surprise, cette acquisition va venir étoffer le segment « jeux vidéo » de Microsoft, lequel représente pour l’instant quelque 6 % de ses activités totales.
Satya Nadella, le P-DG de Microsoft, a déclaré hier : « Aujourd’hui, le jeu vidéo est la catégorie de divertissement la plus dynamique et exaltante, tous types de plateformes confondus. Il jouera un rôle clé dans le développement des plateformes de métavers ». Voilà qui est dit.
Avec cette opération, la firme de Redmond se projette clairement dans le métavers. Et, dans cette perspective, elle a jeté son dévolu sur un acteur incontournable du gaming. Car, en effet, dans ce secteur, Activision-Blizzard n’est pas n’importe qui.
C’est un poids lourd aux licences très populaires. Call of Duty, Warcraft, Candy Crush, Overwatch, Spyro, Crash Bandicoot, StarCraft rejoignent donc la team Xbox. C’est juste énorme. Et c’est ce qui explique que les actions d’Activision-Blizzard ont flambé, hier, dans le sillage cette annonce.
Je vous laisse juger par vous-même :
Quel gap ! Le marché est en extase. L’opération est clairement validée !
Si le métavers est une tendance lourde, inéluctable et très enthousiasmante, Microsoft le sait bien, le jeu vidéo va y jouer un rôle prépondérant. Et le groupe a bien l’intention de s’implanter fermement dans ce domaine.
Vers une nouvelle ère
Avec Activision-Blizzard dorénavant dans son escarcelle, Microsoft devient la troisième entreprise de jeu vidéo du monde en termes de chiffre d’affaires, juste derrière Tencent et Sony.
« Nous investissons énormément dans des contenus de dimension internationale, dans la communauté et le cloud afin d’ouvrir la porte à une nouvelle ère du jeu vidéo qui donnera la priorité aux joueurs et aux créateurs, et rendra le jeu vidéo sûr, inclusif et accessible à tous », a poursuivi Nadella dans sa déclaration.
Microsoft a toutes les cartes pour proposer, à terme, un métavers complet
Bien entendu, ce n’est qu’un élément de plus dans la longue liste d’actifs liés au métavers que possède déjà Microsoft. Je pense par exemple à son casque de réalité mixte, l’HoloLens que j’ai eu l’occasion de tester en avant-première. Depuis, la société a peaufiné le dispositif, lequel ressemble maintenant davantage à une paire de lunettes connectées qu’à un casque. Microsoft travaille dur sur une version grand public actuellement.
Bien sûr, Microsoft ne travaille pas que sur les HoloLens. La société est, elle aussi, en train de construire sa propre plateforme de collaboration dans le métavers : Mesh qui permettra aux gens d’interagir sous forme d’avatars virtuels. Mesh n’est d’ailleurs pas uniquement accessible via les HoloLens. Microsoft travaille avec d’autres fournisseurs de casques pour leur fournir aussi un accès. N’oublions pas Azure, la plateforme de cloud informatique de Microsoft appelée à soutenir tout cela.
Bref, l’écosystème se met en place. Microsoft a toutes les cartes pour proposer, à terme, un métavers complet dans lequel nous pourrons aussi bien travailler que nous divertir. Il lui manque peut-être un réseau social à la Facebook… L’entreprise est un peu chère quand même (885 Mds$ de valorisation), mais dans un monde aussi démesuré que le métavers, on est en droit d’extrapoler certaines idées, non ?