Vous vous souvenez de notre investisseur perdu qui essaie de gérer avec efficacité et intelligence son portefeuille ? Dans le précédent épisode, il était à la recherche de secteurs bon marché. En 2009, notre investisseur, toujours à l’affût des meilleures opportunités, savait sûrement que le secteur du vert était LA bonne affaire. Cela commence à dater un peu, mais, en 2009, tout le monde investissait sur le vert. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Petit retour en arrière, en 2009 donc. Une période bénie pendant laquelle les Etats – inconscients du creusement abyssal de leur endettement – dépensaient avec générosité et investissaient à tout-va pour essayer de relancer l’économie. Les énergies alternatives, et le vert en général, étaient un des secteurs préférés des plans de relance. Bref, tout le monde s’est jeté sur le solaire, l’éolien, la géothermie et consorts.
Puis la rigueur est venue. Les Etats ont décidé de réduire leurs dépenses et ont coupé les aides.
En décembre dernier, un décret du gouvernement a gelé tous les projets français en cours sur le photovoltaïque. Ajoutez à cela les trois baisses successives du tarif de rachat de l’électricité solaire, et vous comprendrez pourquoi le secteur a senti que le vent tournait.
Avenir brillant pour le solaire ?
Et pourtant, l’avenir n’est pas si sombre pour le photovoltaïque. La capacité de production d’électricité d’origine solaire a augmenté de 120% entre 2009 et 2010 avec 16 gigawatts (GW) ajoutés. La capacité totale se monte maintenant à 40 GW, ce qui ne représente que 0,2% de la production mondiale d’énergie.
Le développement du solaire devrait se poursuivre en 2011, avec 22,2 GW de capacité supplémentaire. Mais le grand changement va venir de la demande.
La Chine vire au vert
Jusqu’à présent, la demande principale venait d’Europe (80%), et tout particulièrement de nos très écologiques voisins d’outre-Rhin. A eux seuls, les Allemands représentent la moitié de la demande mondiale en panneaux solaires.
La demande européenne est en baisse – à cause de l’arrêt des subventions étatiques. Mais la Chine – et les Etats-Unis – prennent progressivement le relai.
Les entreprises solaires françaises sont d’ailleurs très courtisées. C’est ce que rapporte La Tribune : « De très nombreuses entreprises ont été approchées […] avec une question clé : « avez-vous des projets à vendre ? ». Ces interlocuteurs qui oeuvrent dans la discrétion, viennent de toutes les directions. ‘Il y a des fonds d’investissement chinois, suisses, allemands mais aussi des investisseurs étrangers comme des banques ou des assureurs américains ou israéliens, ou encore des sociétés espagnoles, belges voire françaises’, expliquent plusieurs patrons ».
La demande chinoise ne représente que 3% de la demande mondiale… alors que l’empire du Milieu produit 50% des panneaux solaires vendus dans le monde. Mais Pékin mise sur le solaire : au cours du dernier semestre 2010, et via la Banque chinoise d’investissement, le gouvernement chinois a approuvé le prêt de près de 19 milliards de dollars aux entreprises du secteur solaire. Objectif : réduire les coûts avant un investissement massif dans des centrales solaires. Pékin s’est fixé l’ajout, au minimum, de 20 GW de production d’électricité solaire d’ici 2020.
A plus court terme, le salut du solaire pourrait venir des Etats-Unis
Dans son budget 2012, Barack Obama a attribué 8 milliards de dollars à la recherche de sources d’énergie propre et la Californie a de grandes chances d’adopter une loi obligeant les entreprises publiques à générer un tiers de leur consommation énergétique à partir d’énergies renouvelables.
Selon l’European Photovoltaic Industry Association (EPIA), les Etats-Unis devraient en 2014 détrôner les Allemands comme premiers consommateurs au monde de panneaux solaires.
Devez-vous mettre du vert en portefeuille ?
Si les valeurs solaires ont plutôt eu du succès en Bourse ces derniers mois, elles sont loin, très loin, d’avoir retrouvé leurs valorisations de fin 2008 – début 2009. Et justement comme le rappelle Ingrid Labuzan dans MoneyWeek : « Les sociétés qui n’ont pas fermé leurs portes présentent aujourd’hui des valorisations boursières très intéressantes ».
En outre, la récente flambée du cours du pétrole rappelle à tous que la recherche d’énergies alternatives va s’avérer de plus en plus indispensable.
Cependant, à MoneyWeek, nous restons très prudents sur le secteur solaire. A court et moyen terme, la croissance de ce secteur dépend en trop grande partie du bon vouloir – et des subsides – des pouvoirs publics. Nous préférons donc mettre des valeurs en portefeuille, pour le long terme.
En mars 2010, dans le numéro 73 de MoneyWeek, nous vous avons recommandé First Solar et Suntech Power. Et dans le nouveau numéro de MoneyWeek, qui paraîtra demain, nous avons choisi pour vous des sociétés qui misent sur l’efficacité énergétique. Un secteur qui a toutes les chances de profiter de l’évolution de nos modes de consommation, comme l’explique Ingrid : « Derrière le terme général d’efficacité énergétique se cache tout ce qui permet de réduire les dépenses énergétiques, que ce soit au niveau des collectivités locales, des entreprises ou des particuliers. Ce sont par exemple, les systèmes d’isolation, de chauffage ou encore les techniques de constructions qui permettent d’éviter la déperdition énergétique, les équipements électriques « intelligents », les systèmes d’éclairage LED ».
Un secteur qui offre des retours sur investissement et qui devrait rester une priorité pour les consommateurs et les gouvernements dans les années à venir.
Notre recommandation : invertissez dans le vert, oui, mais pas n’importe où : privilégiez les entreprises qui misent sur l’efficacité énergétique. Dans le nouveau MoneyWeek, nous vous recommandons d’ailleurs 3 sociétés vertes avec des valorisations attractives. A découvrir dès demain…
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Pour aller plus loin aujourd’hui : le pétrole… puis la Bourse
– Dans le prochain MoneyWeek , Chloé Consigny met le doigt sur un précédent très intéressant. Par le passé, chaque krach pétrolier a été suivi dans les six mois suivants d’une forte baisse des marchés boursiers.
– Vous avez manqué la dernière flambée des cours du pétrole et vous vous en mordez les doigts ? Pas grave, dans le Billet du Trader, Mathieu Lebrun vous propose un plan B. A découvrir dans son article…
– Enfin, toujours dans le numéro de MoneyWeek qui paraîtra demain, Ryadh Benlahrech s’est intéressé aux conséquences des troubles en Afrique du Nord sur notre économie. Une semaine qui s’annonce encore sous le signe de l’or noir !
Photo : bkusler – Flickr