Selon KKR, qui a rendu public son point de mi-année, la conjoncture actuelle est particulièrement négative. Nous serions même à l’aube d’un changement macro-économique structurel. En cause, l’inflation qui devrait se maintenir. Malgré tout, certains secteurs vont en profiter, la transition énergétique en tête.
KKR, l’un des plus importants fonds d’investissement au monde, a tenu sa conférence de milieu d’année le 16 juin dernier. Voici ce qu’il faut retenir de la vue macro-économique :
- la conjoncture est particulièrement négative: logistique mondiale grippée, taux d’intérêts en hausse, risques géopolitiques élevés, ralentissement – voire recul – de la croissance dans un contexte inflationniste ;
- c’est potentiellement un changement macro-économique structurel, qui appelle une évolution dans la gestion des portefeuilles ;
- l’inflation, causée par les prix de l’énergie et des produits l’agricoles, devrait rester conséquente jusqu’en 2023 pour les biens physiques. Les services devraient eux aussi connaître une inflation rapide ;
- cette inflation est différente : elle est causée par une forte demande ET une offre plus faible ;
- l’inventaire des marchands de biens physiques va encore gonfler, ce qui a un effet déflationniste à terme, mais pas avant 2023 (voir Exhibit 1 – hausse des inventaires de 33 % chez Walmart) ;
- les obligations n’augmentent pas autant qu’elles le devraient au vu de la chute des actions (Exhibit 3 & 4 pour se rendre compte de la décorrélation).
Les secteurs les plus intéressants dans cette situation :
- la Défense et, plus largement, la souveraineté: les tensions géopolitiques poussent à une démondialisation et une relocalisation – il faut sécuriser l’énergie, les communications, la santé, mais aussi les données. Défense et cybersécurité seront gagnants ;
- le pricing power – les entreprises qui peuvent maintenir, voire augmenter, leurs prix seront gagnantes ;
- les cash flows basés sur le collatéral, notamment l’immobilier et les infrastructures ;
- l’innovation, mais celle-ci est désormais partout…
Le secteur de la transition énergétique bénéficie également d’un large focus, car il est au carrefour de plusieurs des catégories citées ci-dessus :
- la transition énergétique est une opportunité de 1,5 Md$ à 2 Mds$ par an (Exhibit 14). C’est un super-cycle d’investissement que les investisseurs sous-estiment encore [mais qu’Etienne Henri a bien identifié, lui qui vient encore d’encaisser une plus-value de 195 % dans Zéro Carbone Millionnaire] ;
- l’energie renouvelable (hydro, éolien, solaire), les réseaux électriques, le stockage (hydrogène et batteries) prendront les deux tiers des investissements ;
- la décarbonation des transports appelle environ 250 M$ par an, tout comme celle des processus industriels ;
- besoin en métaux inédit pour cette transition énergétique (voir Exhibit 15).
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